Pour la première fois, la Triennale internationale du papier s’est adjoint une catégorie extérieure. Le papier résistera-t-il aux intempéries? La question est posée le temps d’un été à la montagne, histoire de démontrer l’extraordinaire potentiel de ce matériau. Il se décline en sculpture: colonnes et animaux mythiques, grand avion à la dérive ou jardin japonais, en motif baroque ou arbres du désert. Le papier rejoint une dimension monumentale dans un jardin transformé, transfiguré.
La 5e Triennale internationale du papier réaffirme les grands classiques du genre: pulp painting, papier mâché, récupération. Les artistes créent un monde qui s’inspire de la réalité, qui narre de petites anecdotes du quotidien pour rejoindre l’universel dans un langage formel multiple. Une tendance non négligeable, l’installation comme ces feuilles de papier qui s’imprègent d’encres colorées ou cette architecture de hasard. L’exposition illustre la vitalité des artistes «papier», leur insertion indéniable dans le champ spécifique de l’art contemporain.
Une exposition personnelle est consacrée à la lauréate de la quatrième édition en 2002. La galerie de l’hôtel Cailler accueille les papiers et la multitude de personages de l’Allemande Hiltrud Schäfer. Ils dansent, ils marchent, ils chantent mais ils souffrent aussi, ils pleurent… dans leur tragique isolement. Une installation poignante d’une artiste qui fabrique son papier et le met au service d’une démarche contemporaine.

Pierre Riba

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